Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui, je vais râler. Je ne me plains pas souvent ici, même si, parait-il, je ne me gène pas pour le faire quotidiennement chez moi. Mais là, j'ai envie de lâcher un peu de lest, ailleurs que dans les oreilles de mon chéri... Ce qui m'aidera peut-être à y voir plus clair. Ou pas.
C'est indéniable, je suis une râleuse. C'est comme ça, c'est dans ma nature. Je t'avoue que parfois, souvent même, ça me pourri la vie. Mais j'ai beau essayer de faire des efforts, mon naturel reviens encore plus vite qu'au galop. Il ne cours pas. Il vole.
Tout ou presque est prétexte à râler : le bruit que font mes gosses, la courte sieste du petit dernier qui m'empêche d'avancer dans le projet en cours, le ménage, le bordel - je suis une grosse maniaque du rangement, chaque chose à sa place et une place pour chaque chose, les comptes et blogs vitrines de mères parfaites aux intérieurs et aux mômes tout droit sortis d'un magazine - mais bordel, à qui peut-on faire croire que ça c'est la vraie vie, mon poids, le réveil, mes voisins, les gens de manière générale - je suis un ours au degré de tolérance proche du zéro absolu, la bêtise humaine et la bêtise tout court, l'injustice, ma propre tendance à l'indécision et j'en passe.
Mais pire que tout, le temps. Pas la météo. Ça je m'en contrefous total. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, qu'il fasse chaud ou froid, ça m'est parfaitement égal. Personne ne fait la pluie ou le beau temps. Faut juste apprendre à vivre avec.
Le temps donc. Celui qui file et après lequel je cours en permanence. Celui qui fait que je me flagelle de ne pas avoir su faire en sorte que mon chez moi soit niquel tout en ayant eu le temps de satisfaire pleinement mes enfants, de réaliser tous les projets qui me trottent dans la tête et de continuer à alimenter ce blog de ma production grandissante. Celui qui fait que je me demande chaque jour comment je vais bien pouvoir faire demain, quand je devrais me retrouver un boulot, pour pouvoir continuer à vivre comme je le fais actuellement. Celui qui fait que justement, ne travaillant pas, j'ai développé ce besoin d'organiser mes journées autour d'une activité créatrice, quelque chose de palpable qui me donne l'impression de ne pas passer mon temps à ne rien foutre.
Parce qu'en fait, ce que tu ne peux pas voir, de derrière ton écran, c'est justement cette organisation quasi militaire dans laquelle je me suis enfermée ces dernières années. La preuve la plus flagrante en est mon bullet journal, sans lequel je ne saurai plus vivre, et qui ressemble de plus en plus à un agenda de PDG : entre RV médicaux, tâches ménagères, articles à rédiger, projets à coudre, projet professionnel à construire, activité physique et j'en passe, mon temps est devenu limite chronométré. Je sais que je peux d'ores et déjà m'estimer heureuse d'avoir réussi à prendre le temps, pour moi, de pratiquer une activité physique quotidienne. Mais je suis un peu du genre à vouloir le beurre, l'argent du beurre, et les faveurs du crémier. Et force est de constater qu'il m'arrive de plus en plus souvent de repousser des échéances (autoproclamées). J'aimerai avoir encore plus de temps pour coudre, plus de temps pour m'occuper de mes enfants, et par dessus-tout, plus de temps pour trouver ma voie.
Parce qu'il est là, au fond, le nœud du problème. Aujourd'hui, je me sens totalement dépassée par ce temps qui court et qui me rapproche inéxorablement du moment où il faudra que je remette la main à la pâte pour faire vivre notre famille. Les idées se bousculent mais aucune ne me semble satisfaisante. Tantôt irréalisable, tantôt pas viable. Je me noie dans un verre d'eau, et ça me rend dingue et irascible. Un jour j'ai l'impression très nette de savoir ce que je veux, et le lendemain, pouf, mon enthousiasme s'est évanoui. Au bout du compte, je reste persuadée que toute cette pagaille dans ma tête est en fait le fruit d'un profond manque de confiance en moi. Peur de mal faire, de ne pas savoir faire, de ne pas pouvoir faire, etc... Mais je n'ai pas encore trouvé le remède miracle qui m'aidera à combattre cet état de fait.
En attendant, je continue tous les jours de râler, de pester, de me projeter, de me rétracter, d'en vouloir toujours plus, et finalement, d'avoir l'impression d'en faire toujours moins que ce qu'il m'est possible de faire...
On dit que tout vient à point à qui sait attendre. L'illumination me frappera, un jour, peut-être.
A moins que j'arrive enfin à prendre mon courage à deux mains et à forger mon propre destin.
En espérant que ce jour glorieux vienne, je te remercie d'être toujours làà me lire, à rire de mes âneries, à pleurer parfois, et à m'encourager, même de loin.
Allez, trêve de conneries, j'ai tout de même quelques pièces à te montrer. Parce que même si je me plains de n'avoir le temps de rien, j'ai malgré tout pas mal cousu ces derniers temps justement. Principalement pour Julie, qui, en aînée qui se respecte, a constamment besoin de renouveler sa garde robe... Et comme je n'ai le temps de rien, mais rien d'autre à faire de mon temps (bienvenue dans mon paradoxe), je m'interdit de faire le jeu du grand méchant consumérisme et de courir les magasins. En plus, je déteste ça. Beurk.
Son jean, cousu en début d'année, tenant toujours le coup, il a d'abord fallut remédier fissa fissa au manque cruel de t-shirt adapté au réchauffement saisonnier. Il faut dire que les cols roulés, c'est sympa, mais passé 10 degrés, ça devient limite. Depuis le temps que je voulais tester le Trop Top d'Ivanne S. dans sa version A, l'occasion faisait le larron, comme on dit ;-)
Je lui ai donc cousu trois Trop Tops (en fait quatre, mais j'en garde un pour plus tard). Un manches longues avec bracelets de manches et encolure relevée, et deux manches courtes. L'un avec encolure relevée et revers, et l'autre avec encolure rabattue. J'aurais ainsi exploré pas mal des possibilités offertes par ce patron véritablement incontournable. Me reste encore des options ainsi qu'à essayer le biais à l'encolure. Mais ça, par exemple, ça fait partie de ces trucs qui me tétanisent d'emblée et qui me feraient perdre un temps fou rien qu'en me projetant mentalement dans l'idée de m'y mettre. Je sais, je suis tarée. Mais c'est comme ça.
Et pour accompagner tout ça, et comme elle me le réclamait depuis quelques temps déjà, j'ai également cousu un gilet Cannelle teen de Christelle Beneytout. Un patron vraiment très sympa, très simple à réaliser et dont j'admire le rendu. Un bon basique.
Le tout, dans des jerseys et mailles à rayures de toutes sortes et de toutes les couleurs. Un véritable arc-en-ciel horizontal qui pique un peu les yeux, mais que ma grande a choisit elle-même. J'ai envie de dire, pourquoi pas ;-)
Modèle :Trop top d'Ivanne S, versions A en 12 ans
Fournitures : jerseys de mon marché
Modèle :Cannelle Teen Christelle Coud en 12 ans, version col simple.
Fournitures : Maille MT.
Et comme rien n'est plus parlant que des photos porté, c'est parti pour le défilé, avec, en prime, les poses hyper natures de mon mannequin en herbe, qui s'amuse toujours autant à transformer nos shootings en séances de craquage...
Pour cette version manches longues, j'ai voulu faire des bracelets de manche pour casser un peu les rayures. Pour ce faire, j'ai simplement coupé mes manches au niveau de la hauteur des bracelets. Puis j'ai assemblé les deux parties à la surjetteuse. Et pour finir, j'ai laissé le bord des manches à cru. Pour le bas du t-shirt, comme j'avais la flemme de faire un ourlet, j'ai simplement cousu une bande noire.
En ce qui concerne le gilet, tous les bords sont roulottés à la surjetteuse. Je crois que j'ai rarement cousu un vêtement aussi rapidement que celui-ci. Je regrette uniquement que les bords de ma maille ne roulottent pas dans le bon sens, c'est-à-dire vers l'extérieur... Ce qui fait que le col se tient un peu bizarrement. Tant pis.
Je lui trouve aussi un petit côté mémérisant, mais Julie l'adore.
Très mémérisant même ;-)
A partir de là, je crois qu'on la perd...
Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit un post aussi long. Tu m'en excuseras j'espère, si tant est que tu ais survécu pour lire ces dernières lignes...
Bon lundi à toi, sous la pluie ;-)
Tschuss.