Au commencement était un joli sac à main.
Acheté il y a déjà plusieurs hivers chez notre ami le Suédois, pas celui qui fait des meubles, l'autre, ce sac, pourtant si joli, commençait à faire clairement la gueule. L'image ci-dessous date de deux ou trois semaines juste après que j'ai découpé la bandoulière pour récupérer les anneaux (que je n'ai finalement pas utilisé). Je te laisse imaginer dans quel état j'ai trainé ce sac ces derniers mois. Bonjour la honte.
C'est ainsi qu'au mois d'avril de l'an dernier, quelques mois après notre déménagement et à quelques encâblures de la naissance de Chouchou, je décidais de me lancer dans une nouvelle aventure... la confection d'un sac à main tout neuf. Grande première pour moi. Je n'avais jusque là cousu que des cartables. Forcément, ça devait être différent. Mais bien sûr.
Au départ, j'avais bien imaginé un super modèle de Mavada issu de son dernier livre, mais, ne possédant pas cet ouvrage, ça n'allait pas être facile facile. Et aller m'acheter le bouquin juste pour me faire un sac à main, ça ne me semblait pas très rentable. Je me suis donc rabattue sur le tuto gratuit de Virginie: la Besace Made In China.
Je ne sais pas si c'est l'abscence de neurones dûe à l'état de grossesse, mais je me souviens avoir lu et relu le tuto une bonne dizaine de fois avant d'arriver à comprendre le montage de la bête (pourtant pas si compliqué). Et il m'aura fallut un temps inavouable pour découper et préparer toutes mes pièces. Si bien qu'une fois le rabat passepoilé, la double poche de devant montée et la moitié de l'extérieur assemblée, j'ai ressenti comme une grande lassitude. Je n'y arrivais tout bonnement plus. Et afin d'éviter de m'écœurer de ce sac avant même de l'avoir fini, je l'ai mis de côté pour le terminer plus tard, quand j'en aurais le courage.
Il s'avère que je suis restée lâche assez longtemps, vu que je n'ai repris cet ouvrage qu'avant les récentes vacances d'hiver... encore que très brièvement. Et c'est à notre retour, vraiment trop honteuse de sortir dehors avec un sac aussi pitoyable, que j'ai attaqué la deuxième partie du montage de cette besace.
Je me suis quand même offert un autre petit blocage concernant la poche intérieure zippée. Cette fois, pas d'excuses liée à la grossesse. A moins que l'allaitement ça compte...? Et une fois ce léger problème résolu, tout à roulé tout seul, ou presque.
Sur le coup, mon ouvrage une fois achevé, j'en avais tellement bavé, que je n'arrivais même pas à la trouver jolie, juste super relou. Et puis après quelques semaines d'usage, j'ai fini par oublier les galères et ne plus voir les défauts. Et je peux enfin te dire que je l'adore. Je ne ferai pas ça tous les jours, mais ça valait le coup.
Modèle :besace Made in China, Les Chiffonneries du Chat
Fournitures : simili rose de chez Reine, tissu têtes de mort FDS acheté initialement pour faire une chemise à mon fils (pas sûre qu'il m'en reste assez aujourd'hui...), et Liberty Mitsi from Liberty of London.
Je regrette de ne pas avoir passepoilé les coutures extérieures... Mais finalement, peut-être aurait-ce été too much...?
Je suis inconditionnelement fan de cette triple association à priori improbable et pourtant si parfaite ♥
Un sac aux apparences girly qui cache un cœur de rebelle ;-) Tout le contraire de moi, ou pas.
La fameuse poche, qui me semble beaucoup plus simple maintenant qu'elle est réalisée.
Et presque plein. J'ai pu y rentrer absolument tout ce qu'il y avait dans mon ancien sac. Je n'en demandais pas plus.
Reste quand même LE truc qui m'a demandé pas mal de réflexion, j'ai nommé la bandoulière. Je ne voulais pas la faire comme dans le tuto, en deux parties avec une bride. Je la voulais toute simple et non ajustable. Pas besoin. J'ai mes habitudes.
J'ai donc découpé deux bandes (quatre en vrai car plus assez de longueur dans mon tissu pour n'en couper que deux) que j'ai assemblé endroit contre endroit, puis retourné. Pour l'instant rien de bien différent par rapport à ce qui est préconisé. Par contre, sur le papier, le retournement de cette pièce à l'air d'une simplicité enfantine. Je te raconte pas comment, dans la vraie vie, j'en ai chié. J'ai bien cru que je n'y arriverai jamais. J'ai ensuite cherché un moyen de finir plus joliment les extrémités, mais je n'ai pas trouvé. Et ma machine ne supportant pas de coudre une triple épaisseur de simili, j'ai abandonné de faire un repli. J'ai même carrément abandonné de coudre tout court, et j'ai opté pour des pressions Kam. Et j'aime beaucoup le rendu.
Voilà, tout ça pour une bandoulière. C'est fou ce qu'on se marre chez moi.
Je suis quand même bien contente d'être allée jusqu'au bout de cet ouvrage. Maintenant, je n'ai plus honte de sortir avec mon sac à main. Il ne me reste plus qu'à m'attaquer à ma garde robe (dans mes rêves...).
Mon sac est mort ! Vive mon sac !
Tschuss